Le cithariste prend en charge L'éducation musicale. La musique est très présente dans la vie quotidienne. L'initiation passe par la maîtrise d'instruments tels que la flûte, la cithare ; le chant est aussi au centre de cette formation. Un citoyen peut être amené à participer à un chœur dans une pièce de théâtre. Tenir sa place dans un chœur, c'est aussi la tenir dans un groupe, dans la communauté des citoyens. La danse et la poésie complètent cet apprentissage artistique. L'éducation littéraire est l'affaire du grammatiste, il enseigne aussi la géométrie. L'apprentissage des lettres dure 4 ans. Il débute par l'appropriation de l'alphabet et de la lecture syllabique avant d'en venir à étudier les textes d'Homère. La poésie tient ainsi une place particulière. La connaissance approfondie d'Homère permet de fixer des règles, de déterminer une morale, de définir des modèles de comportement, d'identifier des valeurs aristocratiques, celles des héros de l'Iliade . Comme la société, l'enseignement conserve un caractère oral très marqué, mais savoir écrire le nom d'une personne sur un tesson pour voter son exil à l'Ecclésia, ou savoir lire une loi sur une stèle devient nécessaire dans une démocratie. Au Vème siècle, sous Périclès, la moitié des citoyens sait lire et écrire, proportion considérable pour l'époque. Mais l'oral domine, dans les assemblées, dans les tribunaux, dans les conseils. La démocratie est dialogue, argumentation, face à face entre l'orateur, l'homme politique, et les citoyens qu'il essaie de convaincre.
Les instruments dans la Grèce Antique
Afin de se rendre compte de l’ampleur et de l’importance du rôle musical dans la civilisation grecque, il est intéressant de connaître une estimation qui a été faite : dans l’Antiquité, un vase peint sur dix représentait une scène avec un instrument de musique. Aucun autre thème iconographique n’a jamais atteint cette proportion étonnante !
Hormis quelques cuivres réservés à un usage particulier et les percussions, les instruments prépondérants de la Grèce antique résident dans la lyre et l’aulos. Ils sont révélateurs de deux civilisations menant une lutte impitoyable : l’une nomade et pastorale dont le symbole est la lyre faite de matière animale, associée au culte d’Apollon, l’autre sédentaire et agricole s’exprimant par l’instrument végétal, l’aulos de roseau, lié au culte de Dionysos.
Il existe naturellement d’autres instruments, que j’évoquerai après avoir étudié plus en détail ces principaux instruments à cordes et à vent.
1) les cordes
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la lyre |
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Nous venons de citer la lyre comme l’instrument à cordes le plus populaire dans l’Antiquité grecque. En effet, c’est avec elle que les enfants s’initiaient à la musique dès qu’ils avaient appris à lire. Leur cours se déroulait chez un " cithariste ", qui était un professeur de lyre, et non pas de cithare, comme le mot pourrait le laisser croire.
De nombreuses poteries représentent des scènes d’école, où les enfants tiennent une lyre, assis face à leur maître.
La lyre était un instrument pour amateurs : on en jouait dans les banquets, les fêtes privées, au gynécée. Homère y fait allusion dans le chant XVIII (590) de l’Iliade :
" Au milieu des filles et garçons, un enfant jouait d’une claire lyre de façon charmante, accompagnant la belle cantilène qu’il chantait d’une fine voix. Les autres en même temps le suivaient, frappant le sol avec force, poussant des cris en choeur, marquant les pas de la danse ".
Pour comprendre tout d’abord comment a été conçu cet instrument, je relaterais brièvement la légende d’Hermès qui, enfant, inventa la lyre : il ramassa une carapace de tortue, il y adapta deux montants qu’il réunit par une traverse, tendit une peau de bœuf sur la caisse ainsi formée et attacha sept cordes sur l’instrument naissant. Cette construction se perpétua de l’époque archaïque jusqu’au déclin de l’empire romain.
Les parties essentielles de la lyre sont :
la caisse de résonance " echeion ", faite d’une carapace de tortue. Une membrane vibrante en peau était tendue sur le côté concave, accroissant la puissance sonore de l’instrument.
deux bras de corne ou de bois, appelés " pecheis " = bras ou " kerata " = corne. Ces bras étaient reliés par un joug en bois appelé " zygon ".
les cordes en boyau ou en lin, appelées " chordai ", " neurai ", étaient fixées au " chordotonion ", ou " chordotonos " en bois situé sur la partie inférieure de la caisse. Elles passaient sur un chevalet appelé " magas " et étaient tendues jusqu’au zygon où elles étaient attachées à des anneaux mobiles de cuir ou de coton ou à des chevilles appelées " kollaboi " et " kollopes ".
La lyre primitive avait trois cordes. Celle qui est le plus souvent représentée sur les vases en comporte sept. Une huitième corde fit son apparition au VIème siècle avant J.-C., on suppose qu’elle a été ajoutée par Pythagore. Le nombre de cordes fut porté à neuf, onze, douze et même quinze. Elles étaient accordées de façon qu’on puisse bénéficier de plusieurs échelles modales. Les mains de l’exécutant se partageaient les cordes : les graves à gauche, les aiguës à droite. Il pouvait jouer avec les doigts ou avec un plectre d’os ou de métal.
Nous trouvons dans le chant VIII de l’Odyssée, parmi les passages faisant allusion aux coutumes musicales, cette citation :
" Allons, tous les meilleurs danseurs Phéaciens, à vous de jouer ! Je veux que, navigation, course à pied, chant et danse, notre hôte de retour chez lui, conte aux siens combien nous sommes supérieur aux autres. Qu’on aille vite et rapporte à Démodocos sa lyre au chant clair, qui se trouve quelque part dans notre demeure.
Le hérault alla chercher dans la maison du roi la cithare bombée ".
Phorminx fut le nom le plus ancien de la lyre, tandis que la cithare fut un dérivé.
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la phorminx |
Probablement le plus ancien des instruments à cordes, cette lyre primitive aurait été utilisée par les aèdes, sortes de bardes qui allaient de place en place chanter l’histoire des héros. Elle avait deux bras en corne et formait un croissant d’un seul tenant. Homère la cite dans le neuvième chant de l’Iliade :
" Ils trouvèrent Achille en train de se réjouir l’âme au son clair d’une belle lyre artistement travaillée, qui portait un manche en argent. Avec elle, il se réjouissait le cœur, chantant les actions glorieuses des héros ".
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la cithare |
Deux variétés existent :
la kithara à base plate, plus élaborée et plus perfectionnée que la lyre et qui diffère par sa caisse, sa taille et sa sonorité. La caisse, en bois, largement plus grande que celle de la lyre, produit par conséquent un ton plus sonore et plus plein. Tandis que la lyre fut toujours l’instrument privilégié des amateurs, la kithara était surtout jouée par des professionnels. Dans sa forme classique, elle a sept cordes. Elle apparaît au VIIème siècle et elle est associée à Terpandre. Il eut le mérite de l’améliorer ou de l’imposer car elle existait depuis longtemps.
la " cithare à berceau ", un instrument plus simple à base arrondie, ainsi dénommée par les savants modernes. Cette dernière pourrait être identifiée à la phorminx.
Une cithare de très grande dimension, plus haute qu’un homme, a été retrouvée dessinée en relief sur un vase hitite. Elle est représentée posée au sol et jouée par deux exécutants simultanés. Ce vase est exposé au Musée d’Ankara.
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le barbitos |
Variante de la lyre mais plus étroite et comportant des cordes plus longues, avec un diapason plus bas. Comportant sept cordes, cet instrument était également appelé " barbiton ". Contrairement à la lyre et ses dérivés que l’on portait devant soi, appuyés contre la poitrine, maintenus par un baudrier, la légèreté du barbitos permettait de le porter sur le côté, appuyé contre la hanche et perpendiculaire au corps. Les courtisanes utilisaient souvent cet instrument, facile d’emploi lors de banquets.
A la suite de ces instruments à cordes les plus souvent employés, nous en trouvons d’autres, mineurs.
Le canon est surnommé " le canon de Pythagore " car son invention lui est attribuée. Cet instrument à une corde sert à déterminer les relations mathématiques entre les sons musicaux (kanon = la règle, la loi). Le monochordon, instrument à une corde, est une copie conforme de ce canon.
L’epigoneion fait partie de la famille des psaltérions, qui est le nom générique des instruments à cordes pincées directement par les doigts, sans plectre. Il tire son étymologie du mot " épi ", qui signifie ‘sur ou au-dessus’ et " goni " signifiant ‘genou’. Il est intéressant de noter que cet instrument possède 40 cordes et qu’il était l’un des plus grands de la Grèce antique. Le simikion a sensiblement le même aspect, mais il comporte 35 cordes.
L’helicon est un instrument proche du canon, il est utilisé pour mesurer les accords. Dans son sens figuratif, le mot vient de l’Hélicon, le mont des Muses.
Le magadis, de la famille des psaltérions, comporte vingt cordes, accordées par paires à la même octave. Son sens étymologique signifie " chanter ou jouer en octave ". Certains musicologues le rapproche d’une grande harpe qui avait jusqu’à 35 cordes.
Cela permettait de " magadiser " facilement, c’est-à-dire de faire entendre deux octaves en même temps.
Le nablas d’origine phénicienne comporte douze cordes et se joue sans plectre.
Le trichordon possède trois cordes, comme le laisse entendre son nom, mais est également appelé pandoura. Il semblerait que ce soit le seul instrument de la Grèce antique à avoir eu un manche ; il peut donc être associé à la famille des luths.
Le trigonon se présente sous une forme triangulaire et peut être assimilé à une harpe. Joué avec les doigts ou avec un plectre, il possédait des cordes de longueurs variées et appartenait à la famille des instruments polycordes.
2) les vents
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l’aulos |
Dans la Grèce antique, l’aulos est véritablement le plus important des instruments à vent. On le jouait soit en solo soit accompagné de la voix ou d’instruments à cordes, de préférence la kithara.
Aucun instrument de l’Antiquité grecque n’a été représenté avec autant d’erreurs que l’aulos. Jusqu’au milieu du XXème siècle, il a été confondu avec la trompe ou plus couramment avec la flûte. Un contre-sens devenu traditionnel chez les hellénistes non musiciens... En revanche, on comprendra aisément que l’aulos est un instrument à anche, lamelle élastique en jonc, appelée glottis, glossis ou glossa, qui fait vibrer directement le son que l’on émet. L’anche peut être simple ou double. Elle est dite simple lorsqu’elle consiste en une languette unique (que l’on retrouve dans nos clarinettes actuelles) et double lorsqu’elle est formée de deux lamelles vibrantes pressées l’une contre l’autre (hautbois ou basson).
L’aulos se compose donc essentiellement d’un tuyau à perce cylindrique dans lequel l’anche est sertie, ce qui le différencie de la flûte, pour laquelle le souffle produit est canalisé dans un tuyau.
Joués par paire le plus souvent, les auloi (pluriel d’aulos) prenaient les noms " d’auloi-jumeaux " ou de " clarinette-double ". Chacun possédait son propre bec et les tuyaux des deux auloi pouvaient être aussi bien de la même longueur que de longueurs différentes.
L’aulos simple possédant un seul tuyau était appelé monaulos ou calamaules. Les auloi avaient un certain nombre de trous latéraux appelés trémata ou trypémata.
L’aulos s’est vu attribuer de nombreux autres noms, destinés à rendre ses variantes plus précises :
Babybromos = au ton grave et fort
Diopos = à deux trous
Hemiopos = ayant moitié moins de trous
Hypotretos = percé par en-dessous
Kalliboas = au son pur
Mesokopos = de taille moyenne
Paratretos = percé latéralement
Parthenios = le plus aigu ou " aulos virginal "
Polytretos = à trous multiples
Polykampes = très sinueux
Polykompos = bruyant, sonore
Polymekes = très long
Polymeles et Polymelpes = capable d’un grand nombre de mélodies
Polyphthongos et Polyphonos = tons, sons multiples.
L’aulos servant aux musiques de défilés et aux marches militaires était appelé embaterios aulos.
Un autre aulos, le gingras, d’origine phénicienne fut tout d’abord propre aux lamentations et au deuil, à cause de son ton perçant. Puis Platon signale qu’il servit par la suite aux festivités les plus débridées des banquets !
Pour les aulètes et trompettistes antiques, il était nécessaire de disposer d’une grande force physique et d’un des accessoires les plus caractéristiques : la phorbeia.
Ressemblant à une muselière, elle était constituée de trois pièces distinctes : une large bande de cuir qui enserrait les joues et passait devant la bouche du musicien ; celle-ci était reliée par deux anneaux à une autre sangle, moins large, qui passait derrière la tête de l’aulète, et à une seconde lanière, qui passait au sommet du crâne. Le cuir recouvrant la bouche de l’aulète était percé de deux trous qui permettaient le passage des anches.
Cet accessoire n’était pas forcément indispensable, mais très utile. Il facilitait un jeu prolongé à l’aulète et au joueur de trompette à anche, en lui épargnant une trop grande tension des muscles faciaux. En outre, la phorbeia contribuait à produire des sonorités de meilleure qualité, plus coulée et continue. Bien que peu esthétique, elle permettait également d’éviter les joues distendues, après des années de pratique.
C’est pourquoi les aulètes virtuoses et les trompettistes la portaient lors des concours musicaux où ils devaient faire montre de tout leur talent. Pour eux, l’essentiel était de jouer fort pour se faire entendre en toute circonstance et de loin.
Les aulètes portaient la phorbeia partout où ils avaient à exercer leur art : au théâtre, dans les concours musicaux, lors de compétitions sportives, en conduisant les soldats au combat et même, à en croire Aristophane, jusqu’au tribunal : " Un aulète gagne-t-il sa cause, pour récompense, il met sa phorbeia et joue une sortie aux dicastes quand ils se retirent ".
Par ailleurs, Annie Bélis a relevé un fait passionnant : les auloi étaient fabriqués sur commande. Les aulètes professionnels formulaient leurs désirs et exigences auprès du facteur d’instruments ; par conséquent, chaque aulos était pour ainsi dire, unique.
Cinq à six cents fragments d’auloi sont conservés dans les musées, ce qui permet de connaître les matières premières employées. Les plus courantes pour les auloi destinés aux professionnels de haut niveau étaient l’os, l’ivoire, le bronze et l’argent. Par contre, pour les musiciens plus modestes, le roseau était de mise, car moins compliqué à jouer et surtout peu coûteux.
En guise d’anecdote, Plutarque raconte qu’à un moment donné, les os d’âne ont été remplacés par les jambes de cerf car les fabricants les trouvaient plus sonores ! Par ailleurs, les auloi ainsi obtenus étaient gainés de bronze et les Thébains furent les pionniers en la matière.
D’autres instruments à vent ont existé, mais de même que les instruments à cordes, ils sont en retrait car leur technique n’a pas été approfondie autant que celle de l’aulos principalement.
On distingue notamment :
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la syrinx |
Sorte de flûte que les Grecs considéraient comme un instrument " folklorique " de berger. Théoriquement, la syrinx est la " flûte de Pan ", qui consiste en un assemblage de roseaux creux de longueur égale, et plus tard inégale, sans bec, fermés à un bout par un bouchon de cire. On le promène sous les lèvres de haut en bas et l’on peut ainsi régler la hauteur.
La légende qui a donné le nom à cet instrument est généralement connue, mais on peut la rappeler ici : le Dieu Pan amoureux de la nymphe Syrinx la poursuit dans la plaine d’Arcadie ; pour lui échapper, Syrinx se noie volontairement dans les eaux du fleuve Lagon, son père. Son âme passe dans les roseaux de la rive et Pan les découpe pour garder le souvenir de sa bien-aimée. L’idée lui vient de les assembler, et c’est elle qui revit à chaque son tiré de l’instrument.
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la salpinx |
Trompette droite en métal, munie d’une embouchure en os. Elle ne jouait pas plus de rôle artistique que la syrinx. C’était un instrument d’appel, militaire ou religieux, tout comme le kéras, trompette en forme de corne ; leur puissance sonore les rendait peu convenable à l’art de l’époque. Plus tard, ces cuivres furent admis aux grands concours, où le musicien qui se faisait entendre le plus loin était reconnu ; le côté musical étaient donc totalement inhibé pour cette catégorie d’instruments.
3) les percussionsUtilisés pour la danse religieuse et les rites orgiastiques, les instruments à percussion ne sont pas nombreux. Ils sont surtout représentés par les castagnettes, les cymbales et les tambours de différents formats. Nous allons les décrire plus en détail car ces noms là sont nos équivalents français, mais la Grèce antique privilégiait toutes sortes d’appellations pour les instruments, dans leurs moindres différences.
Les askaros étaient une sorte de claquettes, que d’aucuns comparent ou identifient à un autre instrument de percussion appelé psithyra.
Les cymbala comportaient deux plateaux hémisphériques concaves, en métal. Elles étaient utilisées dans les cultes orgiaques de Cybèle et plus tard de Dionysos, sous les noms de bakyllion ou baboulion. Ces cymbales d’origine asiatique avaient pour diminutif cymbalon = petites cymbales.
Echeion était le nom mystique des cymbales dans le culte de Déméter, mais ce mot désigne également la caisse de résonance des instruments à cordes. En outre, le terme echeia fait allusion à des vases hémisphériques de tailles variées, produisant des sons différents lorsqu’on les frappe avec un bâtonnet.
Le discos était un disque de métal ou gong, troué en son milieu et suspendu par une corde et frappé avec un marteau.
Les krotala équivalaient nos castagnettes ou claquettes ; on peut comparer le terme " crotales " à des sortes de cymbalettes. Constituées de deux pièces de coquillage, de bois ou de métal creusées, elles produisent un son appelé " rhymbos " ou " rombos " lorsqu’elles sont claquées l’une contre l’autre.
Les kroupezion sont des souliers ou sandales de bois utilisées pour marquer les temps de la danse ; ce sont les ancêtres de nos claquettes. En général, on fixait une petite pièce de métal à la semelle pour en rendre le battement plus net et plus fort. Le terme " Podopsophos " désignait l’homme qui battait la mesure de son pied.
Le roptron était un petit tambour léger consistant en un cerceau de bois sur lequel était tendu un parchemin et autour duquel pendaient de petites pièces de métal, soit notre tambourin actuel.
Le seistron que nous connaissons sous le nom de sistre, semble avoir été introduit en Grèce avec les rites des fêtes d’Isis, en Egypte. Ce petit instrument à percussion en forme d’étrier ou de fer à cheval était agrémenté d’une poignée. Il retentissait dès qu’on agitait les tiges garnies de tout petits disques de métal.
Aristote raconte que sur les bords de la rivière Escamandros poussait une plante appelée " sistro ", appartenant à l’espèce des pois-chiches et dont les graines séchées produisaient, quand on les secouaient, des bruits doux qui, selon la croyance, effrayaient les esprits malins.
Le tympanon avait la forme d’une boîte cylindrique aux extrémités de laquelle étaient tendues deux membranes. Pendant les rites, les femmes frappaient dessus à l’aide de leurs mains ; cet instrument est à rapprocher de notre tambour.
Jacques Chailley s’interroge, dans son ouvrage La musique de la Grèce antique, sur la connaissance des Grecs par rapport au xylophone ou un instrument apparenté. En effet, certaines illustrations laissent planer un doute quant à la nature de l’instrument. Il se peut qu’un xylophone supposé soit en réalité un métier à tisser ou un autre appareil n’ayant aucun rapport avec la musique...
Après ce panorama des divers instruments employés à l’époque, il semble, d’une façon générale, que les instruments à cordes soient considérés comme plus nobles que les instruments à vent, et qu’ils disposent d’une variété notable. Toutefois, un instrument musical peut les départager : la voix humaine.
En effet, l’aulétique et la citharistique en se développant et en s’affirmant, ont contribué à la formation du lyrisme choral. Les Doriens, en Crète et dans le Péloponnèse furent les premiers à accueillir ces œuvres exécutées par des chœurs, au son de l’aulos ou de la cithare.
(sources;site de Marielle Eichenberger, 1998. "La musique en Grèce ancienne".)